Vous me direz que
c’est de saison. Oui, bien sûr ! Nous ne sommes pas des oiseaux migrateurs et, chez nous, le soleil est plutôt pâle. Nous sommes en hiver et on peut attraper
des tas de maladies virales. Surtout quand on fait un métier, comme moi,
relationnel. Je suis amené à serrer la main à des tas de gens, à leur parler de
près, à partager un espace de 'promiscuité,' minuscule et rapproché, etc. Un bon échange relationnel va de
pair avec l’échange des microbes. Je le sais. J’en suis conscient et, j’assume.
Mais, là ! Alors là, j’en suis malade d’avoir à me soigner. Sérieux, je
m’en serais passé.
J’avais pris
quelques jours entre Noël et Nouvel An. Dans mon métier, il y a des périodes
creuses et, c’est vrai, j’en profite. Toutefois, avant Noël, j’ai eu affaire à
un couple dont le monsieur, hormis le fait d’être visiblement grippé, n’avait
pas le réflexe, pour ne pas dire l’éducation, de mettre la main devant la
bouche ou de se retourner quand il éternuait. Et, bien sûr, j’y ai eu
droit ; un état grippal m’a cloué au lit.
Mais, ce n’est pas
ça qui m’a le plus irrité.
Au début, c’était
même bien. Dina m’a soigné, m’a choyé ; du bonheur. Elle a appelé le
médecin qui, au vu de mon état, est venu le lendemain. C’est normal, je suis un
homme robuste ; il y a des priorités. D’ailleurs, le lendemain, quand le
médecin est venu, j’étais déjà « retapé. » Enfin, presque.
Seulement, voilà,
dès son entrée, il a vu les yeux de Dina et a décrété qu’elle avait attrapé le
virus. Je lui avais passé ma maladie !
J’étais fâché après la
personne qui m’avait obligé à rester au lit et moi, j’avais fait comme lui. (L'habitude de déléguer, sans doute.) J’en étais
malaaade.
Je suis fâché, mais, fâché !
D’ailleurs, je ne
sais pas contre qui je suis le plus fâché : contre le médecin qui n’est
pas venu à temps, contre moi qui n’ai pas su protéger Dina ou contre le
monsieur qui aurait mieux fait de ne pas sortir ce jour-là.